C’est en plein cours d’histoire des Idées que je me suis rendu compte de l’importance de cette Année de la Foi qu’avait proposée le Pape Benoît XVI voilà déjà plus d’un an. Le cours portait sur l’évolution des relations entre vivants et morts, et leur perception, dans la littérature occidentale depuis Augustin d’Hippone. Le professeur a commencé son exposé en nous rassurant qu’aujourd’hui, grâce aux médias et aux publications modernes et éclairées, on ne croyait plus au démon, aux miracles, aux saints et aux interventions du Ciel.

 Outre le fait que j’étais loin d’être le seul chrétien de la classe, un autre argument m’est venu à l’esprit : le nombre de chrétiens n’a jamais cessé de croître depuis deux mille ans, pas même au XXI° siècle (notre tendance occidentale est de plaquer l’état de nos sociétés sur le reste du globe). Mais une conclusion s’imposait à moi : nous, les chrétiens, sommes minoritaires en France, et la mentalité actuelle, au moins dans les sphères culturelles et intellectuelles, n’a plus la foi chrétienne pour référence. Dieu est oublié, écarté parfois et relégué au rang des originalités et curiosités d’un passé jugé dépassé dont nous ne voulons plus.

J’ai toujours été croyant, étant né et ayant grandi dans un univers où la foi était présente. J’ai donc été baptisé, j’ai reçu une formation chrétienne, puis m’est arrivé ce qui arrive d’ordinaire à chacun, à savoir le passage à l’âge dit « adulte », le moment non pas tant de la remise en cause que de la réflexion critique ; j’ai fait alors le choix de la foi, puisque j’avais l’intime conviction que ce que m’avaient apporté mes parents correspondait à la vérité sur l’homme : la foi en Jésus Christ, Dieu fait homme, qui par sa mort et sa résurrection nous révèle qui nous sommes vraiment : des Fils de Dieu appelés à partager son intimité ! Depuis, je m’efforce de vivre ma foi au quotidien, en réservant chaque jour des moments pour Dieu, à savoir la Messe, le chapelet ou l’oraison personnelle.

   Ma tâche de chrétien me paraît toute simple : aimer les autres et leur montrer que le Christianisme n’est pas un moment de l’histoire, mais est la vérité sur l’homme. Telle est mon intime conviction, que je tente de faire partager avec ma famille et mes proches. En effet, il me semble que l’apostolat le meilleur est celui que je peux faire avec ceux que je connais bien et qui me connaissent bien. Pas d’apostolat sans climat de confiance, aimait à répéter un saint du XX° siècle, saint Josémaria, fondateur de l’Opus Dei. Je m’inspire beaucoup de son enseignement car il me semble à même de répondre aux attentes de nos contemporains, qui ne désirent ni cours de morale, ni qu’on leur assène des vérités, mais qui ont besoin de cadres aussi stables que sont l’équilibre humain, affectif et spirituel, et une amitié vraie.

   Concrètement, nous avons mis en place avec quelques amis un « cours de formation », qui nous réunit un vendredi sur deux pour discuter, dans un café, d’un point de la foi chrétienne. Le principe est simple : nous nous répartissons le travail et l’un d’entre nous se charge de coordonner l’ensemble ; ce qui nous permet de garder à la fois une forme dialogique et ordonnée, apte à faire avancer les choses. Il nous a paru bon de nous inspirer du Catéchisme et des Ecritures Saintes principalement, qui sont de véritables trésors de pensée autant que de pistes de méditation. Avec nos moyens, nous arrivons à de bons résultats : assimilation de notre foi et approfondissement des notions fondamentales.

   A terme, c’est dans la culture que j’aimerais m'exprimer : seule une culture saine peut renforcer les liens sociaux, consolider les familles, et notre culture actuelle n’est pas des plus saines, puisqu’elle repose sur la satisfaction  du désir de chaque instant, au risque de faire subir les conséquences à plus faible que soi. Au fond, nous, les chrétiens, nous sommes pour une véritable écologie humaine, respectueuse de tous puisque nous croyons que chaque personne a été créée à l’image de Dieu. Nous sommes donc en droit de nous faire les champions de la véritable tolérance !