Rendre compatible le travail et la famille.

Entre un travail toujours plus prenant et le désir de s'occuper de ses enfants, quelle attitude adopter ? Saint Josémaria répond.

Le défi pour les femmes dans la société actuelle est la conciliation de leur vie professionnelle avec leur vie familiale. Elles sont très souvent partagées entre le temps qu’elles souhaitent consacrer à leurs enfants et l’implication dans leur milieu professionnel. Leur rôle de mère est quelque peu dévalorisé et elles se posent des questions sur la manière de remplir leurs différentes missions.

Voici comment, en 1968, Saint Josémaria dans la revue féminine Telva abordait ce sujet.

« Le remède — coûteux comme tout ce qui en vaut la peine — consiste à chercher le véritable centre de la vie humaine, ce qui peut donner une hiérarchie, un ordre et un sens à tout le reste : le commerce avec Dieu, grâce à une vie intérieure authentique. Si, vivant dans le Christ, nous faisons de Lui notre centre, nous découvrons le sens de la mission qui nous a été confiée, nous avons un idéal humain qui devient divin, de nouveaux horizons d'espérance s'ouvrent dans notre vie, et nous parvenons à sacrifier avec joie non plus tel ou tel aspect de notre activité, mais toute notre vie, en lui donnant ainsi, paradoxalement, l'accomplissement le plus profond.

Le problème que vous posez pour ce qui concerne la femme n'est pas extraordinaire : avec d'autres particularités, bien des hommes se trouvent dans une situation du même genre un jour ou l'autre. En général, la cause est identique : absence d'un idéal sérieux, qu'on ne découvre qu'à la lumière de Dieu.

De toute façon, il faut aussi appliquer de petits remèdes, qui semblent banals, mais qui ne le sont pas : quand on a beaucoup à faire, il faut établir un ordre, il faut s'organiser. Bien des difficultés proviennent du manque d'ordre, de l'absence de cette habitude. Il y a des femmes qui font mille choses, et qui les font bien, parce qu'elles se sont organisées, parce qu'elles ont imposé un ordre rigoureux à leur travail abondant. Elles ont su faire à chaque instant ce qu'elles avaient à faire, sans s'affoler en pensant à ce qui suivrait, ou à ce qu'elles auraient peut-être pu faire avant. D'autres, en revanche, sont effarées par l'abondant travail qu'elles ont à faire ; et, effarées, elles ne font rien.

Une mère peut former ses enfants en profondeur, sur les points essentiels, et elle peut faire d'eux à leur tour d'autres éducateurs, en sorte qu'il se crée une suite ininterrompue de responsabilité et de vertus.

Il est également facile en ces matières de se laisser séduire par des critères d'ordre purement quantitatif et de penser que le travail d'un professeur vaut davantage, puisqu'il voit défiler, dans ses classes, des milliers d'élèves, ou encore le travail d'un écrivain qui s'adresse à des milliers de lecteurs. Bien, mais ce professeur ou cet écrivain, combien d'êtres ont-ils vraiment formés ? Une mère a la charge d’enfants et elle peut faire d'eux une véritable oeuvre d'art, une merveille d'éducation, d'équilibre, de compréhension, de sens chrétien de la vie, en sorte qu'ils soient heureux et parviennent à être vraiment utiles aux autres.

D'un autre côté, il est normal que les fils et les filles aident leur mère dans les travaux de la maison : une mère qui sait bien élever ses enfants peut l'obtenir et disposer ainsi de loisirs, d'un temps qui — bien mis à profit — lui permettra de cultiver ses goûts et ses talents personnels et d'enrichir sa culture. 

Je connais beaucoup de femmes mariées, avec nombre d'enfants, qui mènent bien leur maison et trouvent en plus le temps de collaborer à des travaux d'apostolat, comme le faisait ce ménage de la chrétienté primitive : Aquila et Priscille. Tous deux exerçaient chez eux leur métier, et ils furent de magnifiques collaborateurs de saint Paul ; grâce à leur exemple et à leur parole, ils ramenèrent à la foi de Jésus-Christ Apollos qui fut, plus tard, un grand prédicateur de l'Église naissante. Comme je l'ai déjà dit, une grande partie des limitations peuvent être surmontées, si on le veut vraiment, sans pour autant négliger aucun devoir. En réalité, il y a du temps pour faire beaucoup de choses : pour faire marcher sa maison dans un sens professionnel, pour se donner aux autres sans arrêt, pour améliorer sa propre culture et enrichir celle des autres, pour réaliser nombre de travaux efficaces.

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