Les pourquoi du conflit israélo-arabe

"Le conflit israélo-arabe: origines et développements", tel est le sujet de la conférence qui a eu lieu au Foyer Universitaire Le Tilleul, à Fribourg, le mardi 26 avril.

Monsieur Yves Besson, diplomate suisse de 1970 à 1982 en poste dans le monde arabe, directeur de l'UNRWA (agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens) à Jérusalem de 1990 à 1992 et représentant de ce même organisme dans le processus de paix multilatéral d'Oslo, nous a fait part de ses connaissances et surtout de son expérience sur le terrain en abordant ce thème d'actualité dont le grand public ignore souvent les origines.

Face à un auditoire attentif, Monsieur Yves Besson a tout d'abord rappelé que le cadre des évènements, à savoir la Terre Sainte, est un des motifs pour lesquels le monde s'intéresse à la question. Le point de départ de la conférence était la première guerre mondiale et ses conséquences sur les populations. En effet, à la fin de la guerre de 14-18, l'empire Ottoman a été démantelé et ses territoires ont été placés sous mandat français ou britannique. La Palestine a donc été mise sous le contrôle de la Grande Bretagne. Nous avons ainsi parcouru 30 ans d'histoire: le début du mouvement sioniste et ses trois aspects, à la fois culturel, politique et pratique; l'antisémitisme européen qui a favorisé le développement de l'immigration juive vers la Palestine; l'action des puissances occidentales dans cette région du monde; les heurts entre les deux communautés; la question des réfugiés palestiniens; pour aboutir à la déclaration de l'Etat d'Israël en 1948.

Mauvaises intentions occidentales ?

Monsieur Yves Besson a mis en relief la responsabilité des Français et des Anglais même si leur intention au départ n'était pas foncièrement mauvaise. Il a en outre souligné le décalage constant entre les revendications palestiniennes et juives, décalage qui a empêché tout accord entre les parties. Un des points essentiels de désaccord entre celles-ci est la question du retour des réfugiés palestiniens; installés dans des camps depuis 50 ans, ils ne peuvent retourner sur leur terre.

Une situation apparemment inextricable

Les questions posées par le public ont contribué à faire avancer la discussion: comment les occidentaux après avoir occupé et administré ce territoire ont-ils pu se désintéresser du conflit qui a immédiatement opposé Palestiniens et Juifs? Que penser du mur qui se construit actuellement? Quelle solution y-a-t-il pour l'avenir? Cette dernière question est bien sûr la plus difficile à résoudre. Elle demande aux deux parties des concessions qu'elles ne sont pas prêtes à faire même si les populations aspirent à la paix. Pour les Juifs, céder de leur territoire équivaut à renoncer à la terre de leurs ancêtres; les Palestiniens de leur côté sont prêts à reconnaître l'Etat d'Israël en échange d'un territoire où vivre. La situation semble inextricable. Cependant, comme Monsieur Yves Besson l'a affirmé, les évènements actuels peuvent laisser espérer une issue à ce conflit. La chance doit être saisie.