Les fioretti du pape François en novembre

Nous poursuivons la publication d'extraits de propos tenus par le pape devant divers publics.

Vous êtes comme les sportifs qui, dans le stade, veulent gagner, ou comme ceux qui vendent les billets aux autres et se mettent l’argent dans la poche ?

Discours aux jeunes de Nairobi, le 27novembre 2015 :

« La terre est pleine de difficultés, et aussi d’invitations qui vont vous conduire au mal mais il y a une chose que tous les jeunes ont : la capacité de choisir. Quel chemin est-ce que je veux choisir ? Transformer la difficulté pour la vaincre ? […] Donc une question : vous voulez vaincre les défis ou vous laisser vaincre par eux ? Vous êtes comme les sportifs qui, dans le stade, veulent gagner, ou comme ceux qui vendent les billets aux autres et se mettent l’argent dans la poche ? »

La corruption, c’est un sucre qui donne du diabète aux nations

Réponse à une jeune kényane, le 27 novembre 2015 :

« Comment être chrétien et combattre le mal de la corruption ? […] La corruption est comme le sucre, douce et facile, et puis tout finit mal. C'est le pays qui se retrouve diabétique. Chaque fois que nous acceptons un pot de vin, cela détruit notre cœur et notre personnalité et à la fin notre pays... La corruption est également dans le cœur de beaucoup d'hommes et de femmes blessés...

Je vous en prie, ne développez pas le goût de ce sucre qui s’appelle la corruption ! […] Si vous ne voulez pas la corruption, si vous ne commencez pas, le voisin non plus ne va pas commencer ! […] En outre, la corruption nous enlève la joie, nous enlève la paix. La personne corrompue ne vit pas en paix. […] La corruption n’est pas un chemin de vie mais un chemin de mort ! »

Aucune porte ne doit être blindée dans l’Église

Audience publique du 18 novembre 2015 :

« Aucune porte ne doit être blindée dans l’Église ! La maison de Dieu est un abri non pas une prison et sa porte c’est bien Jésus. Nous devons passer sans crainte par cette porte et écouter la voix de Jésus: si nous entendons le son de sa voix nous sommes sauvés ». Or, « trop de personnes ont perdu confiance, n’ont pas le courage de frapper à la porte de notre cœur chrétien, aux portes de notre Église. Une Église qui doit être signe de l’accueil d’un Dieu qui ne ferme jamais la porte. C’est dans cet état d’esprit que nous devons nous préparer au Jubilé de la Miséricorde, en ouvrant notre cœur au pardon du Seigneur et à tous ceux qui frapperont à notre porte. »

La mondanité nous amène à une double vie

À Sainte Marthe, le 17 novembre 2015 :

C’est Dieu qui est « notre soutien contre la mondanité » car la mondanité « détruit notre identité chrétienne, nous amène à une double vie ». […] ‘Oh ! je suis tellement catholique, Père : je vais à la messe tous les dimanches.’ Mais ensuite, dans la vie quotidienne ou au travail, ils ne sont pas capables ‘d’être cohérents’. Ainsi par exemple, ils cèdent aux fausses promesses de ceux qui leur proposent: ’Si tu m’achètes cela, nous arrangeons ce pot-de-vin, et le tu prends’. Ce n’est pas une vie cohérente, c’est la mondanité »

Quand l’envie vous prend de lire l’horoscope, regardez Jésus qui est à vos côtés

Angelus du 15 novembre 2015 :

« Le Seigneur Jésus n’est pas seulement le point d’arrivée de notre pèlerinage sur terre, Il est une présence constante dans notre vie. Il est toujours à nos côtés, nous accompagne en permanence. C’est pourquoi quand il parle d’avenir et nous projette dans sa direction, c’est toujours pour nous reconduire au présent. Il est contre les faux prophètes, contre les voyants qui prédisent une fin du monde pour bientôt, et contre le fatalisme. […] Quand l’envie vous prend de lire l’horoscope, regardez Jésus qui est à vos côtés. Cela vaut mieux, cela vous fera plus de bien. Cette présence de Jésus nous renvoie à être attentifs et vigilants, excluant du coup l’impatience et la somnolence, la fuite en avant ou de nous sentir prisonniers du temps présent et des mondanités. »

Quand les enfants à table sont accrochés à leur ordinateur, au téléphone portable, ce n’est pas une famille, c’est un pensionnat

Audience publique du 11 novembre 2015 :

« Partager et savoir partager est une vertu précieuse! Son symbole, son ‘icône’, c’est la famille réunie autour de la table domestique. […] Quand il y a une fête, un anniversaire, une commémoration, on se retrouve autour de la table. […] La convivialité est un thermomètre sûr pour mesurer la santé des relations: si en famille il y a quelque chose qui ne va pas, ou une blessure cachée, on le comprend tout de suite à table. Une famille qui ne mange presque jamais ensemble, où qui ne se parle jamais à table, mais qui regarde la télévision, ou le smartphone, est une famille ‘peu famille’. Quand les enfants à table sont accrochés à leur ordinateur, au téléphone portable, et ne s’écoutent pas entre eux, cela n’est pas une famille, c’est un pensionnat. »

La famille est une grande salle de sport

Audience publique du 4 novembre 2015 :

La famille est une grande salle de sport, d’entraînement au don et au pardon réciproques sans lesquels aucun amour ne peut durer longtemps. Si l’on ne se donne pas et si l’on ne se pardonne pas, l’amour ne demeure pas, il ne dure pas. Dans la prière qu’il nous a enseignée lui-même, le Notre Père, Jésus nous fait demander au Père : ‘Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs. […] Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes’ (Mt 6,12.14-15). On ne peut pas vivre sans se pardonner, ou en tout cas on ne peut pas bien vivre, surtout en famille. Tous les jours, nous nous faisons du tort les uns aux autres. Nous devons prendre en compte ces erreurs dues à notre fragilité et à notre égoïsme. Mais ce qui nous est demandé, c’est de guérir immédiatement les blessures que nous nous faisons, de retisser immédiatement les liens que nous rompons dans notre famille. Si nous attendons trop, tout devient plus difficile. Et il existe un secret simple pour guérir les blessures et pour dénouer les accusations, […] ne pas laisser la journée se terminer sans se demander pardon, sans faire la paix entre mari et femme, entre parents et enfants, entre frères et sœurs… entre belle-fille et belle-mère ! Si nous apprenons à nous demander tout de suite pardon et à nous donner mutuellement le pardon, les blessures guérissent, le mariage se fortifie et la famille devient une maison toujours plus solide, qui résiste aux secousses de nos petites et grandes méchancetés. Et pour cela il n’est pas nécessaire de se faire un grand discours, mais il suffit d’une caresse : une caresse et tout est fini et recommence. Mais ne pas terminer sa journée en guerre !

La plus grande famine c’est celle de la charité

Le 12 novembre 2015 aux membres de la famille spirituelle de Don Guanella :

« Le Père créateur suscite la créativité chez ceux qui vivent comme ses enfants. Alors, ceux-ci apprennent à regarder le monde avec des yeux nouveaux, rendus plus lumineux par l’amour et l’espérance. Ce sont des yeux qui permettent de se regarder à l’intérieur avec vérité et de voir loin dans la charité... Dans le monde, les problèmes ne manquent pas et notre époque connaît malheureusement de nouvelles pauvretés et beaucoup d’injustices. Mais la plus grande famine, c’est celle de la charité: on a besoin surtout de personnes qui ont un regard renouvelé par l’amour et qui redonne l’espérance. » Parfois, « notre point de vue spirituel est myope, parce que nous ne réussissons pas à regarder au-delà de notre ego. D’autres fois, nous sommes presbytes. Nous aimons aider qui est éloigné, mais ne sommes pas capables de nous tourner vers ceux qui vivent à côté de nous. »

Il y a des maladies cardiaques qui rabaissent le cœur au niveau du portefeuille

Angelus du 8 novembre 2015 :

« Le critère de jugement ne doit pas être la quantité mais la plénitude. Il y a une différence entre quantité et plénitude. Tu peux avoir beaucoup d’argent, mais être vide : ton cœur n’est pas plein. Pensez, cette semaine, à la différence entre quantité et plénitude. Il n’est pas question de portefeuille, mais de cœur. Il y a une différence entre le portefeuille et le cœur… Il y a des maladies cardiaques qui rabaissent le cœur au niveau du portefeuille… Ça ne va pas ! Aimer Dieu ‘de tout son cœur’ signifie avoir confiance en Lui, en sa providence, et le servir en servant nos frères plus pauvres sans rien attendre en échange. »

Les saints de la porte d’à côté, ceux qui ne sont pas canonisés mais vivent avec nous

Angelus du 1er novembre 2015 :

« Une caractéristique propre aux saints c’est qu’ils sont des exemples à imiter. Mais attention : pas seulement les saints qui ont été canonisés, mais ceux aussi, pour ainsi dire, ‘de la porte d’à côté’, qui se sont efforcés, avec la grâce de Dieu, d’appliquer l’Évangile dans leur vie normale de tous les jours. Des saints comme ça, on en a rencontré nous aussi ; peut-être en avons-nous eu un dans notre famille, ou bien parmi nos amis et connaissances. Nous devons leur être reconnaissants, mais surtout être reconnaissants à Dieu qui nous les a donnés, qui les a mis près de nous, comme des exemples vivants et contagieux d’une manière de vivre et de mourir, fidèles au Seigneur Jésus et à son Évangile.

Combien de personnes avons-nous connues et connaissons-nous qui sont de braves personnes, et nous font dire : ‘Mais cette personne est une sainte !’ ; cela nous vient tout naturellement. Ces saints sont les saints de la porte d’à côté, ceux qui ne sont pas canonisés mais vivent avec nous. Imiter leurs gestes d’amour et de miséricorde est un peu comme perpétuer leur présence sur cette terre. Et en effet, ces gestes évangéliques sont les seuls qui résistent à la destruction de la mort : un geste de tendresse, une aide généreuse, un moment passé à écouter, une visite, une bonne parole, un sourire... A nos yeux, ces gestes peuvent sembler insignifiants, mais aux yeux de Dieu ils sont éternels, car l’amour et la compassion sont plus forts que la mort. »