Le prélat de l'Opus Dei ordonne 26 prêtres originaires de 12 pays

La cérémonie a eu lieu le 31 mai, dans l’après-midi, à Rome. Vingt-six diacres ont reçu l’ordination sacerdotale des mains de Mgr Xavier Echevarria, prélat de l’Opus Dei. On trouve parmi ceux-ci des fidèles de la prélature originaire d’Argentine, du Brésil, du Chili, d’Espagne, de France, d’Angleterre, des Philippines, du Japon, du Mexique, du Nigéria, et du Pérou.

Mgr Echévarria : « Que les fidèles découvrent le visage saint et miséricordieux du Rédempteur : voilà la mission que l’on vous confie ».

Au cours de son homélie, le prélat de l’Opus Dei a encouragé les nouveaux prêtres à suivre l’exemple de saint Josémaria, « [lui] dont je vous ai parlé comme modèle d’existance pleinement sacerdotale ». Mgr Echévarria a également déclaré : « Je souhaite vous faire considérer l’un de ces aspects tellement significatifs, étroitement unis à la représentation visible du Christ Prêtre, Maître et Pasteur, qui vous a été confié comme mission. Je fais référence à la nécessité de laisser voir, à tout moment, la vie du Seigneur par transparence à travers la vôtre, de telle sorte que les fidèles – en vous regardant, en écoutant vos exhortations, en regardant votre comportement – découvre le visage saint et miséricordieux du Rédempteur.

Stéphane Henaux

Né à Poissy en 1971, Stéphane est docteur-ingénieur en micro-électronique. Il a suivi sa scolarité à Sainte-Marie d'Antony avant d’entrer en classes préparatoires scientifiques au Collège Stanislas (Paris) puis d'intégrer l’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielle (ESPCI, ou PC).

« Dans le passé, il m'était arrivé de penser au sacerdoce, mais sans y percevoir un appel. J'étais entré à l'Opus Dei en tant que fidèle laïc, avec la claire conscience de la vocation, et cela remplissait déjà ma vie. C'est à la fin de ma thèse, une période de choix, que j'ai pensé à une formation à Rome dans une université pontificale, sachant qu'elle pourrait terminer par l'ordination sacerdotale. Certains de mes compagnons partaient bien en "post-doc" ! Une fois la décision prise, tout s'est organisé avec une certaine facilité : le lendemain de la soutenance, j'étais déjà à Rome. J'y ai entamé une thèse de Doctorat en Philosophie, à l’Université Pontificale de la Sainte-Croix. L'histoire se termine, ou plutôt commence le 31 mai prochain... »

L’année 2003 sera une année mémorable pour la famille Hénaux, car les deux fils seront ordonnés prêtres cette année là.

« Mon frère Pierre-Antoine est bénédictin, – explique Stéphane – au monastère de Fontgombault, près de Poitiers. Il sera ordonné cet été. Mes parents, qui sont membres de l’Œuvre, sont très contents. Pierre-Antoine et moi prions pour que nous soyons tous les 4 très fidèles à Dieu »

Stéphane célèbrera une première Messe solennelle à Paris, le vendredi 6 juin à 11h, en la chapelle Notre Dame de la rue du Bac, à Paris.

L’un des nouveaux prêtres, l’abbé Laurent Mazingi Kadogo, a donné une interview à Rome, quelques jours avant son ordination. Nous vous la transmettons.

Laurent est né en novembre 1970, dans la ville de Bukavu (Kivu). Il s’est rendu ensuite dans la capitale du Congo pour faire ses études en sciences économiques à l’Université de Kinshasa. Après avoir fini ses études, il a travaillé comme conseiller pédagogique dans une ONG (CECFOR) dont l’objectif est la formation et le développement social et sanitaire du Congo et de ses habitants. En 1997, il a décidé de se rendre à Rome pour y faire des études de théologie, une façon de répondre à un appel spécial de Dieu. « J’ai un grand désir de servir le Congo. Devenir prêtre ne diminue en rien les possibilités de faire le bien », affirme le nouveau prêtre. Vous êtes arrivé à Rome en 1997. Que retenez-vous de votre séjour ?

De Rome, je retiens l’affection personnelle du pape que, pour diverses raisons, j’ai pu saluer à plusieurs reprises. On touche du doigt son amour. En raison des circonstances de mon pays, qui connaît depuis de nombreuses années une guerre cruelle, j’emporterai de Rome le désir de paix, de la paix chrétienne, qui conduit à savoir pardonner et à savoir demander pardon. Ici, j’ai découvert de manière plus profonde que l’Église est ma famille, et qu’il faut l’aimer toujours davantage, parler davantage d’elle et la servir en vérité sans conditions.

Vous avez fait des études de théologie à l’Université pontificale de la Sainte Croix. D’après vous, comment ces études vous aideront-elles dans votre travail pastoral ?

Je suis très reconnaissant pour la formation chrétienne reçue à Rome. Ma gratitude s’adresse avant tout au Grand Chancelier de l’Université, pour ses prière pour mon pays et pour avoir été si proche de moi dans les moments difficiles. En effet, une partie de ma famille vit dans la zone la plus touchée par la guerre. Mes professeurs et mes condisciples m’ont également aidé à étudier à fond la théologie, insistant sur la nécessité d’acquérir une bonne formation, en pensant précisément au Congo et au service pastoral que je pourrai y rendre à mon retour. Cette affection et cette charité, qui regarde toujours vers l’avenir avec optimisme, c’est la meilleure leçon que j’ai apprise à l’université.

De quelle façon l’exemple du pape influence-t-il votre vie ?

Pour moi, toute la vie du pape est une leçon. La générosité avec laquelle il se donne, sans trêve, à l’Église et à toutes les personnes, me pousse à être plus généreux moi aussi. J’ai appris de lui à aimer davantage Jésus, surtout quand se présente la fatigue et les limitations. Le pape est tout le temps en train de penser aux autres. Quand j’ai eu la chance de le saluer, j’ai remarqué d’encore plus près comment il sait aimer et servir véritablement. En 2002, durant une audience avec les universitaires, je me suis approché pour le saluer et il m’a aussitôt dit : « L’Afrique, l’Afrique, la paix, le Congo. » Cela me sembla une magnifique prière à élever vers Dieu et j’étais ému de ce que ces paroles soient sorties du cœur du pape.

Eglise saint Eugène

Quel trait de la personnalité de saint Josémaria vous semble particulièrement attrayant ?

Ce que l’Église a dit en le proposant comme exemple de sainteté : on peut dire que saint Josémaria fut le saint de l’ordinaire. Personnellement je voudrais relever le fait qu’il était un homme qui savait aimer tout le monde avec des faits concrets et simples de la vie quotidienne. Il se souciait de la santé de ses fils spirituels, de ce qu’ils fassent du sport, de ce qu’ils se reposent. Si c’était l’anniversaire de l’un d’entre eux, il souhaitait que le repas fût un peu spécial. Bref, il était très humain et très surnaturel.

Que disait-il aux prêtres ?

Ce qu’il disait à tous : il faut lutter pour être saints. Dieu appelle tous les hommes à la sainteté et, en ce sens, les prêtres sont comme les autres hommes, mais avec une obligation spéciale de servir. C’est pourquoi ils doivent être très pieux, amoureux de Notre Seigneur Jésus-Christ, pour être comme ceux qui éveillent les désirs de sainteté chez les autres. Un prêtre, tout d’abord avec son exemple, doit rappeler à tous les hommes qu’un chrétien peut rencontrer Dieu dans les activités quotidiennes, dans les choses de tous les jours, sans rien attendre d’extraordinaire. De saint Josémaria j’ai appris à chercher véritablement Dieu et à le servir en pensant aux autres, non seulement à ceux d’une tribu ou d’un clan, mais en le voyant Lui dans toutes les âmes, sans faire de distinctions d’aucune sorte.

Sur le chemin de votre vocation, pouvez-vous parler d’un fait décisif ?

Ma vocation est un don de Dieu et je l’en remercie infiniment. J’ai eu la chance de vivre avec des gens qui font beaucoup de choses bonnes pour les autres sans rien attendre en retour. Avec l’appel de Dieu, je me réjouis beaucoup de pouvoir agir de même pour qu’augmente le nombre de personnes disposées à servir d’une manière qui va au-delà de ce qui est purement matériel. Par ailleurs, saint Josémaria disait bien que nous devons 90% de la vocation aux parents. Il y a plus de 20 ans, mon père manifesta un désir à la famille : celui de voir l’un de ses 10 fils devenir prêtre. Ni lui ni moi ne connaissions alors le dessein de Dieu. À présent, ma mère et mes frères sont très heureux et disent que c’est un cadeau de Dieu, que ce soit précisément le dernier de tous, le cadet de la famille, qui ait reçu l’appel au sacerdoce. Mon père est décédé en 1994 sans savoir que son rêve se réaliserait. J’espère qu’en ce jour Dieu le comblera de joie et d’un bonheur immense.

Vous aviez de grands désirs de servir le Congo et, en tant qu’économiste, vous aviez bien des possibilités de contribuer à améliorer un pays potentiellement riche mais tourmenté par la pauvreté et par la guerre qui n’en finit pas. À présent, en tant que prêtre, qu’allez-vous faire ?

Ce n’est pas seulement que j’avais, mais j’ai, encore, beaucoup de désirs de servir le Congo. Devenir prêtre ne réduit pas mais, au contraire, agrandit les possibilités de faire le bien. Prêcher que Dieu est Père et aider les gens à découvrir comment il faut se comporter pour vivre en enfants de Dieu me semble un service important à la société. En outre, je m’efforcerai de transmettre l’esprit de l’Opus Dei, qui pousse à bien travailler, parce que nous ne pouvons offrir à Dieu que des choses bien faites et avec amour. Saint Josémaria disait qu’il faut chercher la sainteté dans le travail, dans la famille et dans les devoirs ordinaires du chrétien. Si quelqu’un lui demandait quel était le meilleur travail, il répondait que c’était celui qui était fait avec le plus d’amour. J’espère que tous ceux qui liront ces lignes prieront pour moi et pour tous les prêtres, pour que nous soyons des instruments entre les mains de Dieu, des instruments de joie, de compréhension et de paix.

Qu'allez-vous demander à Dieu lors de votre première messe ?

Je prierai Dieu surtout pour mon pays et pour le reste du monde, afin qu'il nous accorde le don de la paix. Lors de ma première messe, j'aurai bien présentes à l'esprit les intentions du pape qui, à l'occasion du récent assassinat de deux prêtres congolais, a réaffirmé la nécessité de s'engager quotidiennement à suivre le Christ et à refuser la violence, qui est un chemin sans lendemain. Je prierai en plus pour toutes les personnes qui peuvent contribuer à édifier la paix, afin qu'elles n'éludent pas cette tâche urgente.