14 février : une date importante dans l’Opus Dei.

Depuis le 14 février 1930, les femmes sont également appelées à suivre un chemin de contemplation au milieu du monde.

Lorsqu’il fonda l’Opus Dei en 1928, Saint Josémaria pensait que dans cette nouvelle œuvre de l’Église, seuls des hommes seraient appelés pour y vivre une vocation à la sainteté au milieu du monde.

Toutefois, le 14 février 1930, alors qu’il célèbre la messe dans une chapelle privée en Espagne, Dieu lui fait comprendre que les femmes sont également appelées à ce chemin de contemplation dans le monde et lui montre une fois de plus que l’Œuvre n’est pas sienne. Son confesseur de l’époque lui dira d’ailleurs : « Ceci vient de Dieu comme le reste ».

Dans ses cahiers, il écrivait : J’ai toujours cru, et je crois encore que le Seigneur, comme en d’autres occasions, m’a mené à son gré, afin qu’il reste une preuve extérieure objective que l’Oeuvre était sienne. Moi : je ne veux pas de femmes dans l’Opus Dei ! Dieu : eh bien, moi je les veux ».

Depuis ce jour, le nombre des femmes dans l’Opus Dei n’a cessé de croître. Elles sont à l’origine de très nombreuses écoles, collèges, universités, hôpitaux dont la formation chrétienne est assurée par l’Opus Dei. Et de manière plus ordinaire, elles témoignent de l’amour de Dieu là où elles sont, dans leur milieu professionnel, dans leur famille, dans leurs loisirs.

Saint Josémaria n’a jamais cessé, dans ses écrits, ses interviews, de mettre en avant les femmes et leur apport essentiel dans l’Eglise et dans la société.

Il écrivait en 1968 dans une revue féminine espagnole :

« La femme est appelée à donner à la famille, à la société civile, à l'Église, ce qui lui est caractéristique, ce qui lui est propre et qu'elle est seule à pouvoir donner : sa tendresse délicate, sa générosité infatigable, son amour du concret, sa finesse d'esprit, sa faculté d'intuition, sa piété profonde et simple, sa ténacité La féminité n'est pas authentique, si la femme ne sait découvrir la beauté de cet apport irremplaçable et l'incorporer à sa propre vie. »

Marie-Thérèse, membre célibataire de l’Opus Dei nous livre des souvenirs sur saint Josémaria.

Pouvez-vous nous parler de la période où vous avez connu saint Josémaria ?

J’ai eu la chance de me trouver à Rome de 1971 à 1974. A cette époque, le centre de formation international - Le Collège Romain de Sainte Marie - où j’étudiais avait son siège à Castelgandolfo. Saint Josémaria y venait souvent pour passer un bon moment de détente et de formation avec ses filles du monde entier. A presque 40 ans de distance, je garde un souvenir vivant, précis de ces réunions qui pourraient se résumer en une injection d’amour de Dieu, d’optimisme, de bonne humeur, de simplicité, d’envie de gagner du terrain sur le chemin de la recherche de la sainteté.

Quels sont les traits de sa personnalité qui vous ont le plus marquée ?

Je pourrais parler de son amour de Dieu qui transparaissait en tout, sa joie contagieuse, sa piété surtout dans sa célébration de la Messe.

Le 9 janvier 1972, jour de ses 70 ans, il nous dit en commençant une réunion qu’il avait pris la résolution d’être une âme de prière. Nous n’en revenions pas !

Je garde imprimé en moi le souvenir de sa voix chaude, vigoureuse, entraînante surtout son regard de Père , particulièrement affectueux pour toutes ses filles qui venaient de pays lointains, se préoccupant de leur adaptation,- je pense particulièrement aux Japonaises, aux Africaines, aux Philippines pour lesquelles les repas, les coutumes sont bien différentes de celles de notre monde occidental.- demandant que leur soit préparé de temps en temps un repas de leur pays respectif, saluant les Japonaises par une révérence …..

Quels sont vos souvenirs les plus prégnants ?

J’ai été marquée par son affection paternelle. En 1972, nous avons suivi de près, grâce à lui, l’évolution de la maladie d’une numéraire italienne, Sofia - avant d’aller la voir dans le centre de l’Opus Dei où elle se trouvait - qui était auparavant la maison de Carmen Escriva - la sœur du Fondateur -. Saint Josémaria avait souligné : « j’avais dit que je ne voulais pas retourner dans cette maison et de fait je n’y suis pas revenu, mais une fille c’est plus qu’une sœur, je ne veux pas qu’elle parte sans un mot de consolation ». Cela m’avait tellement frappée que j’ai gardé ces mots ainsi que ceux qu’il nous a dits d’une manière naturelle et surnaturelle en même temps au début d’une réunion mémorable du 27 décembre 1972 « il y a beaucoup de mouvement chez nous …. Le travail apostolique au Nigéria commence , une autre est en train d’arriver en Australie et hier cette autre fille est partie au Ciel, sereine jusqu’au bout » Quelques jours auparavant il était allé la voir dans une clinique de Rome où Sofia avait été hospitalisée et avant les fêtes de Noël il avait demandé que soit installée une crèche dans la chambre de la clinique… Autant de détails qui montrent la sollicitude de son cœur de père.

Personnellement, à cette époque, j’avais quelques difficultés avec mon père qui avait du mal à accepter ma vocation. Nous n’en avons jamais parlé mais un jour dans un couloir il m’a dit simplement « tout s’arrangera ». Et effectivement tout s’est très bien arrangé !

Je ne peux pas ne pas me souvenir à cette époque de l’amour de saint Josémaria pour le Saint-Père et l’Eglise ; ces années étaient plutôt dures pour la vie de l’Eglise et la souffrance qu'il éprouvait se lisait sur son visage ; c’est à ce moment qu’il a entrepris à plus de 70 ans ses voyages de catéchèse, parcourant la péninsule ibérique et l’Amérique du Sud. Il nous invitait à prier beaucoup pour le Saint Père et pour l’Eglise et il était soucieux de répandre partout la bonne doctrine.

Ses paroles et son exemple sont restés gravés en moi et continuent à être un stimulant dans ma vie.